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FRANCE BOUTIS
13 août 2018

Savoir-faire (3/5) : Le boutis provençal... sur un fil

Avec un peu du retard , voilà une belle  information  : 

l interview au salon du fil à Nantes 

FRANCE INTER

 copier , coller dans la barre de google et écouter en lisant  le compte rendu 

https://www.franceinter.fr/emissions/le-zoom-de-la-redaction/le-zoom-de-la-redaction-18-juillet-2018

 

Savoir-faire (3/5) : Le boutis provençal... sur un fil

Parmi les arts textiles non reconnus en France, le boutis provençal, qu'une poignée de passionnés s'emploient à défendre. Confondue avec le matelassage dont on fait des couvre-lits, cette technique originaire de Marseille est un travail d'aiguille de grande patience.

Boutis véritableBoutis véritable © AFP / Photononstop / Rosine Mazin

Il pointe son chas dans chaque salon consacré aux arts du fil. À Paris, à Nîmes ou à Nantes, le boutis provençal peut compter sur une poignée de passionnés pour dévoiler toute sa finesse et son élégance.  Au salon "pour l'amour du fil" qui s'est tenu à Nantes en avril dernier, on a vu des Américaines et des Anglaises, venues spécialement pour s'initier à la technique. L'image des savoir-faire français n'est pas galvaudée outre-manche ou outre Atlantique. Des magazines, par leurs reportages, soulignent l'énergie d'hommes et de femmes qui font perdurer les traditions. Récemment, l’association France Boutis a entamé les démarches auprès du Ministère de la Culture pour faire reconnaître cet art textile au patrimoine immatériel français. Agnès B. et Jean-Charles de Castelbajac font partie des couturiers qui ont apporté leur soutien. Leur but : "lui redonner ses lettres de noblesse et faire en sorte qu'il ne soit pas galvaudé et confondu avec les produits qu'on trouve aujourd'hui sur les marchés" explique Annie Pantel, la président de France Boutis. 

La technique également appelée "Piqué de Marseille" est une broderie en relief. Il faut deux épaisseurs de tissus. Une fois dessiné, le motif est piqué à l'aiguille sur les deux épaisseurs puis des mèches de coton sont insérées pour générer la boursouflure du dessin. Le matelassage, lui, consiste à piquer trois épaisseurs de tissus, un molleton étant pris en sandwich entre 2 cotonnades.  Il peut se faire à la machine à grande vitesse. Le boutis lui est un travail manuel d'aiguille exclusivement.

Jupon de mariée en boutis Jupon de mariée en boutis / France boutis

Son origine est incertaine : Chine, Inde ou Italie. Il est arrivé en France par Marseille, port franc. "Le port était ouvert sur la Méditerranée et les plus belles cotonnades arrivaient par là avant de se répandre dans toute la Provence" précise Annie Pantel. Après les cotons indiens de grande valeur et qui ont été matelassés, "le boutis a servi à Marseille à faire de la valeur-ajoutée" ajoute Monique Alphand collectionneuse de tissus. Le coton non travaillé n'était pas assez rémunérateur à la revente alors on a ouvert des ateliers professionnels où il était embouti. La qualité du travail est reconnu et la production exportée dans toutes les cours d'Europe. "On en retrouve la trace dans les inventaires royaux" précise Monique Alphand."Leur qualité est telle qu'on sait qu'il ne s'agissait pas d'un travail domestique mais bien de commandes royaux ou du clergé". A la révolution, les ateliers ferment et ce savoir-faire masculin devient alors une activité féminine et de complément pour les revenus du foyer. 

Il était de tradition d'avoir quelques pièces dont le jupon dans le trousseau. Un jupon dont la partie boutissée racontait les épisodes de la vie de la jeune fille et était complété par des symboles de fertilité ou de bonheur (corne d'abondance, colombe, cœur, blé). Sitôt le mariage passé, il était décousu et compte tenu de sa longueur, était converti en dessus de lit, précise Annie Pantel.

Tableau et abat-jour, le boutis se renouvelleTableau et abat-jour, le boutis se renouvelle / France boutis

Aujourd'hui, s'il est à ranger au rang des activités "Do it Yourself" très en vogue comme le tricot ou le patchwork qui séduit les hommes comme les femmes (l'association compte cinq hommes pratiquant le boutis), cet art textile tente d'évoluer pour séduire les jeunes générations. Dominique Fave utilise de la soie et propose des pièces de décoration plus petites pour réduire le nombre d'heures nécessaires à la réalisation.

Dans la plus pure tradition française, Kumiko Nakayama pratique le boutis depuis plus de 20 ans. Elle a formé des bataillons d'élèves au Japon qui entretiennent une pratique d'excellence. Elle a aussi publié plusieurs livres qui dévoilent la délicatesse et l'élégance de ce savoir-faire d'exception.

L'équipe

 

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Commentaires
L
Merci pour ces beaux ouvrages.
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